26 octobre SSLP (Salutaire Solution du Lâcher Prise) / Coups de gueule (pas toujours justifiés)

Quand les jeunes m’inquiètent.

Attention, cet article va à tout jamais me faire passer dans le rang des vieux cons qui ne comprennent rien et j’assume.

Donc je suis prof.

J’ai choisi de passer ma vie entière à l’école.

Avec des ados.

Je sais, c’est de la folie.

Cela dit, ces ados, je les aime. Ils me font rire tous les jours, me touchent souvent, j’aime les voir grandir, les recroiser ensuite devenus grands, être attendrie de leurs réactions et j’en passe.

Et pourtant je vois une évolution qui m’inquiète.

Cela fait 17 ans que j’enseigne. Et l’évolution s’est fait dans la discrétion. Mais je ne peux que constater un changement manifeste que je tente d’expliquer et sur lequel finalement, je n’arrive que difficilement à mettre des mots.

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Je vais tenter de vous expliquer et après, on en parle. Je vais décrire ce que je vois tous les jours et, après m’avoir traitée de vieille conne rétrograde, on débattra si vous voulez. Je précise que lorsque je parle de « l’ado » dans les phrases qui vont venir, je ne vise pas UN ado, pas votre petit frère, pas vous-même, pas votre enfant. C’est un constat global et évidemment, certains y échappent.

C’est aussi un constat personnel. Chacun voit midi à sa porte.

L’ado ne comprend plus…

Donner une feuille avec des consignes à un ado et lui demander d’y répondre, aujourd’hui, c’est demander la lune. La feuille à peine reçue, l’ado lève la main et « mais madame on ne comprend rien ». Il suffit alors de lui demander de lire la consigne tout haut et « ah ben oui d’accord c’est facile ». Parce qu’il n’avait tout simplement pas lu la question.

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Quelques instants plus tard, un autre posera la même question, puis un autre et encore un autre.

Parce que non seulement l’ado ne comprend plus, mais il ne s’intéresse pas non plus à la réponse apportée à un autre que lui, même si sa question est la même.

L’ado n’est plus un actif.

Si l’enseignant ne harcèle pas l’ado pour qu’il agisse en répondant aux questions, l’ado attend. En regardant sa feuille, il attend le moment où les réponses arriveront toutes seules. Il n’expérimente pas l’exercice seul. Il attend. Certains peuvent regarder leur feuille avec intensité sans qu’un mot arrive à leur esprit.

L’enseignant conseille le premier, explique au second, motive le troisième, menace le quatrième, s’énerve sur le cinquième puis se demande s’ils ne se moquent pas un peu tous en attendant de la sorte qu’on lui apporte la motivation qu’il ne trouve pas seul.

Encore faudrait-il qu'on nous laisse faire...

Encore faudrait-il qu’on nous laisse faire…

25 ados dans une classe, c’est au moins 20 personnes qui attendent.

L’ado n’entend plus.

Si l’on ne s’adresse pas à lui personnellement mais à la classe, l’ado peut regarder l’enseignant pendant 50 minutes sans qu’un mot parvienne réellement à son cerveau. Il est là de corps, mais son esprit est totalement ailleurs. Les mots n’arrivent pas à son esprit. Du coup, il loupe toutes les informations importantes. Et il sort en constatant que le cours est bien trop difficile pour lui.

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L’ado considère l’enseignement comme un service qui lui est dû

Au même titre que ses cours de chant ou autre, l’ado vient quand ça lui chante, justifie à peine son absence et attend de l’enseignant qu’il redouble de travail pour réparer son absence. Au lieu de se couper en quatre pour se remettre en ordre comme on le faisait il y a encore 10 ans, l’ado reproche aujourd’hui à l’enseignant de « ne pas lui avoir dit ce qu’il avait manqué », n’envisageant pas une seconde que le prof a souvent plus de 250 élèves et ne peut tenir le compte de qui a manqué quoi.

Alors je sais que tout ça existe depuis longtemps. Que cette amplification des traits est probablement due à une individualisation de la société, à une automatisation de tout un tas de choses… (si vous avez raté une mise à jour, vos outils vous le rappellent 43 fois dans la journée…) Mais si c’est « normal », l’enseignement est alors totalement obsolète et inutile et, de ce fait, la société va vers un mur difficilement franchissable. Les enfants apprennent moins bien parce que la méthode ne leur parle plus. On aura beau ratisser large et baisser le niveau d’année en année, créer des systèmes anti-redoublement, faciliter le passage de classe en le rendant automatique, on ne fera que reporter le problème en créant une génération qui n’aura pas eu droit à sa formation.

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De jeunes adultes vont arriver dans le monde du travail sans savoir écouter une consigne, sans être le moins du monde autonomes, sans pouvoir se concentrer plus de 5 minutes sur la moindre tâche, estimant qu’il est normal d’arriver quand bon nous semble et j’en passe.

Peu m’importe de passer pour une vieille emmerdeuse. Je constate cependant qu’il est aujourd’hui plus difficile de faire acquérir des compétences aux enfants qu’il y a quinze ans. Pas parce que ce sont de mauvaises personnes, non. Mais parce que l’école est terriblement éloignée de leur réalité et de leur mode de vie.

Je n’ai pas de solution à proposer. Je manifeste simplement ici une inquiétude, un malaise quotidien, une question qui me taraude. J’ai la sensation que le système touche à sa fin et je redoute un peu la suite.

Et j’aimerais vraiment, sincèrement, que quelqu’un, quelque part, apporte des réponses. Parce que j’aimerais que cette évolution se fasse dans la douceur. Alors que, soyons honnêtes, je m’attends plutôt à une tornade.

Love Peace Flex

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commentaires

Pauline

2015-11-04 22:27:30
Même constat et je ne suis pas prof. Je suis ingénieur informatique, j'ai repris un master (que j'ai fini) après 3 ans de CDI et le retour à l'école fut lourd. Pas à cause des cours ou des profs non. A cause des élèves. J'ai FRANCHEMENT l'impression d'avoir en face de moi une génération de feignasses ou d'idiots ... je sais pas comment l'expliquer. Ca respecte plus l'autorité, ça répond au prof et exige le respect sans eux en montrer. Ca arrive en retard avec casquettes, rayban et écouteur, rentre en cours sans frapper ni demander s'ils peuvent. Ne retire pas leur attirail, et quand le prof dit quelque chose il se fait a moitié enguirlander ... le comble. Ca écoute pas en cours, ça pompe la bande passante de l'école en téléchargeant illégalement et après viens se plaindre que "le réseau est lent". Ca regarde des films porno en cours. Ca ne suit donc pas du tout le cours, et 5 minutes avant la fin, ça pose plein de questions et comme personnes n'écoute les réponses, pas même celui qui a posé la question, ben ils font répéter le prof X fois et pendant ce temps ceux qui ont écouté, pris des notes etc ... sont pénalisé parce qu'on voudrait sortir et que le prof nous retiens (oui quand on fini a 20h30 ça nous gaves profondément). J'ai tout juste 27 ans mais la génération des 20 ans me fait déjà dans une majorité flippé ... et quand je les vois au boulot aussi. Ca veux faire 35h, être payé 40K/an, et surtout, surtout, ça veux pas trop forcer. Comme tu le dis Chrys, la notion d'effort et de priorité à disparu. Ca impacte donc l'école, mais pas que ... Et sans être aucunement désagréable, aux étudiants qui pensent qu'ils n'ont pas de vie à cause des devoirs et de l'école. Attendez donc de bosser, dans le vie active, et revenez me tenir le même discours :) Vous verrez que étudiant, généralement on a le temps ... justement, c'est après que vous ne l'avez plus.

BeautyByC

2015-10-27 12:12:15
J'ai 17 ans donc moi je suis plus de l'autre côté. Du côté des gens pour qui tu t'inquiète et j'ai une chose à dire : non tu n'es pas une "vieille conne". Cette année, c'est l'année du BAC pour moi et depuis quelque temps déjà je me rend compte de ce que tu viens de décrire, surtout le moment où l'un pose une question puis 10 secondes plus tard, l'autre pose exactement la même question. Je pense juste que le monde s'individualise et que maintenant c'est chacun pour sa pomme alors on ne s'écoute plus. Je ne sais pas quel genre de prof tu es, mais parfois certains ont du mal à comprendre que l'on est noyé dans le travail. Et oui, vous (en général bien sûr ^^) nous donné du boulot à faire en oubliant parfois que nous devons presque 7(voir plus) matières différentes donc 7 fois cette dose de travail. Mais il ne faut pas oublier le fait que nous n'avons pas forcément compris le cours et qu'il faut essayer de le comprendre et de l'apprendre. Moi je ne suis pas d'accord avec les profs qui disent que tout e fait en cours, non, nous les élèves en cours on essaie juste de suivre et de faire ce qu'on peut pour prendre des notes. ET SURTOUT un dernier point, on a une vie , une famille donc notre vie ne se limite pas au cours ^^ j'ai l'impression que certains profs oublient ça ^^ Enfin bref tout ça, pour dire que ton constat est réel et que moi, du haut de mes 17 ans je m'inquiète aussi. Bisous :)

plumapaillette

2015-10-27 08:32:42
Ce qui lui EST dit, hein! Raaah la honte :D!

plumapaillette

2015-10-27 08:31:14
Je suis prof des écoles depuis 10ans. Et je la sens bien l'évolution. La même. Le collectif n'existe plus. Ou en tous cas, ne fonctionne plus. Un enfant n'entend que ce qui lui ai dit personnellement. Et pas de curiosité, pas d'essai.... Certains sortent du lot évidemment. Mais peu. Peut-être qu'un truc individualisé comme décrit Sophia est ce vers quoi il faut tendre... Mais en primaire, ils sont trop jeunes, je pense. Clairement, ça ne fonctionne plus. Angoisse subsidiaire : ça va faire quoi comme adultes? Comme société ?

Floriane

2015-10-26 20:35:00
bonjour, Je suis une étudiante de 18 ans. Mon expérience personnel est assez spéciale. En effet, j'ai été "Première de classe", "Intelot" jusqu'à ma 4e(en Belgique). J'ai réussis à suivre les cours malgrés des problèmes de santé sans trop de difficultés jusqu'en 5e. Je recommences une 3eme fois la 6e.Je pense sincèrement qu'il y a plusieurs choses qui empèche l'élève de se concentré et même de s'investir dans ses cours. Tout d'habord, l'ennuis. Parce que lorsque le programme du cours à l'air de nous plairent et que, dès le premier jour, alors que les élèves sont relativement calme et ouvert, on nous répète 10 fois la même chose et on insiste sur des détails qui au final ne sont réellement que des détails. Que l'on nous menace avant même d'avoir fait quelque chose. Et bien on écoute plus. La/le professeur(e) nous répèteras de toute façons les informations importantes, alors pourquoi écouter les détails ennuyeux, les réprimendes faites aux autres ? Surtout si l'on a un voisin sympa avec qui discuté... Ce qui m'amènes au 2 eme point, l'ambiance. Comment voulez vous que l'on reste silencieux tout ce temps ? que l'on ne rie jamais, à part dans des pauses de 10 minutes ? Comment voulez vous être sérieux tout le temps, être attentifs, faire nos devoir après les cours, être poli, subir le bruit tout comme vous, subir les réprimande alors qu'elles ne nous concernent peut être même pas ? Les réprimandes justement. La notion de récompense n'éxiste pas à l'école. soit tu suis, soit tu es bon à rien. Dans le cas où tu as de bon points et que tu suis bien, que tu écoute les profs avec respects, tu n'obtiens rien. Après tout c'est normal d'avoir des bons points... Je n'ai effectivement pas de bons souvenir de cette périodes où les efforts que j'ai fournis n'était pas considéré à leurs juste valeur. Parce qu'il est normal de travailler jusque 2 heures du matin sur un travail. De sacrifier ses week end pour l'école. Par contre, maintenant que je suis en retard pour cause de maladie, on oublie pas de m'en faire les reproches. Venons en au remises en ordres, Il est vrai que l'ont vous demande à vous les professeurs car l'on sais que personne n'a sont cours vraiment en ordre. C'est un tord de notre génération, effectivement. Les "intelots" n'existe presque plus de nos jours. En partie pour les raisons citée au dessus. Les devoirs quotidiens rendent la chose difficile aussi, puisque l'élève à besoins de son cours, il ne peut le prêter. Mais je nous cherche des excuses, je deviens un peu de mauvaise fois. C'est vrai que je ne suis pas très objective vu mon envie d'université et le fait que je suis coincées avec ce diplôme. Je concluerait en disant que c'est vrai notre génération a ses tords, comme chaque génération a les siennes mais que tout ne viens pas forcément de nous. Chacun a sa part, de responsabilité. Je pense que certain détails, qui nous paraissent insignifiant, ont sûrement changer pour que l'ambiance y soit si exécrable de nos jours. Que les souvenirs sont souvent influencés et peut être pas toujours très objectif.

Mathilde

2015-10-26 18:20:59
Je suis éducatrice dans une école secondaire et j'ai 22 ans. Et je n'en reviens pas de l'écart de comportement entre les jeunes qui sont actuellement et quand j'y étais (donc il y a moins de dix ans). Ils me répondent, sont intolérants à la frustration de manière parfois extrême, remettent en question notre autorité presque tout les jours. Quand j'en discute avec des amis hors secteur scolaire, ils n'en reviennent pas. Je pense qu'on peut aussi ajouter que le jeune ne sait pas s'ennuyer et trouver une occupation autre que son gsm. Chaque heure d'étude, j'ai des élèves (dès la première) qui viennent me trouver pour pouvoir jouer sur leur gsm. Ils n'ont jamais rien à faire. J'ai dis, il y a qq jours, à un groupe d'élèves "mais vous pouvez vous passer de votre gsm cinq minutes non?" le "ah bah non hein madame" est sorti comme si c'était naturel. Alors que je n'ai que 22 ans, je me demande parfois où va cette génération et j'ai peur de ce que je vais voir prochainement comme élève avec tout les changements dans l'enseignement qui s'y ajoute.

Florence Casse

2015-10-26 17:22:45
Oh comme je te comprends (sans même être moi-même enseignante). On va en effet vers un monde où tout est individualisé, adapté à chacun (et notamment l'enseignement avec la méthode Montessori, de plus en plus à la mode). Ce qui est alarmant c'est que, comme toujours, on combat un extrême par un autre: d'une société où on ne parle qu'aux classes, aux groupes, aux masses, on passe à un environnement où chacun attend son petit message personnel, son attention toute particulière. Maintenant, de là à trouver une solution... eh bien, je m'éclipse volontiers, parce que je n'en ai pas. Mais j'ose espérer que de constater les faits est déjà un bon début :)

Stéphanie

2015-10-26 14:23:22
Même constat avec mes stagiaires (entre 21 et 26 ans, et ayant fait des études supérieures, quand même). Incapables de suivre une instruction, des fois je dois ré-expliquer qq chose de très simple 2, 3 fois... Et mon frère de 26 ans est un vrai crétin, y a pas d'autre mot. On dirait un de ces imbéciles de la télé réalité, qui se croit très beau et très malin (il n'est ni l'un ni l'autre, loin de là !). Impossible d'avoir une conversion suivie avec lui, il ne comprend rien. La télé d'aujourd'hui et internet rendent con je crois, tout simplement (mes soeurs qui y ont été moins exposées sont tout à fait normales, elles). C'est très inquiétant pour l'avenir, on est vraiment en train de produire des générations de debilos là.

Flou

2015-10-26 13:03:32
C'est triste à dire, mais en lisant ton article, j'ai retrouvé le comportement des enfants que j'ai côtoyés pendant un an en travaillant dans une école primaire... Ce n'est malheureusement pas lié à l'adolescence, ça commence bien avant ! Ils n'écoutent plus, n'essaient plus et abandonnent dès que la tâche se corse un peu et qu'ils sont en difficulté. La prof passe ses journées à répéter, en se disant qu'à chaque fois 3 ou 4 entendent et qu'à la fin tous auront entendu. Je n'avais pas mis les pieds dans une école depuis des années. Je n'ai pourtant que 22 ans, mais j'ai été choquée les premières semaines de voir tous les changements de mentalité, de comportement des enfants. Je ne pouvais pas m'empêcher de comparer avec mon époque, et il n'y a pourtant que quelques années qui me séparent de ses enfants... mais la différence est assez violente...

Kaarotte

2015-10-26 11:46:31
Je suis bien d'accord avec toi ma petite Chrys. Au début je pensais que c'était juste mes ados en grande difficulté qui étaient comme ça, mais non. De mon côté j'essaie de mettre en place des jeux de cohésion de groupe pour attirer leur attention sur l'autre, et souvent j'entends des "ah ouais toi aussi ?" Et ça débloque la parole et l'échange entre eux. J'essaie à ma petite échelle de désamorcer ce mouvement égocentré dû à notre société qui évolue dans le sens de l'individu et plus du groupe.

Béa

2015-10-26 11:17:01
Ce que tu dis me fais penser à ceci https://www.facebook.com/bob.wassy/posts/10153736995269078

Sofia

2015-10-26 11:05:33
Je suis prof de lettres et si je suis globalement d'accord avec ton constat, je n'ai pas le sentiment que cela soit si récent... J'ai quitté le lycée il y a dix ans et dans mes souvenirs, les ados qu'on était n'étaient pas bien différents de mes élèves. Je passe ma vie (enfin, mes cours) à insister sur l'importance de se prendre en main, de ne pas attendre que tout tombe tout cuit. Je les encourage à prendre la parole, leur dis que j'adore quand ils ne sont pas d'accord avec moi. Nous commençons toutes les semaines par un débat d'idées et/ou débat d'actualités, et je leur demande de faire une éloquence par période (une argumentation orale sur un sujet d'actualité qu'ils vont présenter avant de défendre leur point de vue ; les sujets sont très vastes, ça va de "le rap, c'était mieux avant ?" à "l'école peut-elle combler les inégalités sociales", en passant par la représentation de la diversité à la télé ou les relations franco-africaines par exemple), qu'on prépare ensemble, souvent par échange de mails en dehors des cours. Je leur parle de personnes qui se sont battues pour en arriver là où elles sont aujourd'hui, de "grand(e)s hommes/femmes"... Je refuse de faire le cours seule, j'aime bien leur rappeler que moi c'est bon, j'ai déjà eu mon bac et que je ne compte pas le passer à leur place à la fin de l'année. Je les encourage beaucoup mais je leur dis aussi quand je pense qu'ils n'ont pas donner le meilleur d'eux-même, je favorise l'échange individuel et non pas collectif (parce que je suis complètement d'accord quand tu dis qu'ils n'entendent pas quand on parle à la classe !). Et, petit à petit, ça fonctionne. Alors bien sûr, on sort un peu de programme, mais on gagne du temps pour la suite, parce que plus ils gagnent en autonomie, moins je vais perdre de temps à faire de la méthodo ensuite. Je ne suis pas parfaite et j'ai encore plein de choses à apprendre pour être une meilleure prof, mais ce sont des pistes que j'ai testées et qui fonctionnent :) Et moi aussi, les ados m'épuisent mais je les adore.

tittounett

2015-10-26 10:59:53
Je suis aussi une vieille conne, tu n'es pas seule ! Tu as décrit mon frère (19 ans, 2 redoublements, toujours pas son bac) et ça fait déjà des années que ça me déprime, que j'interpelle ma mère et qu'elle me répond "ouiiii maiiiissss ...". Je ne dirais qu'une chose : derrière ces enfants il y a des parents. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils ont une responsabilité et crois moi je le vois depuis 19 ans avec ma mère. Toujours des excuses pour ne pas s'en mêler, ne pas lui secouer les puces, ne pas s'investir dans son éducation. A l'époque on parlait de parents démissionnaires. Aujourd'hui j'irais jusqu'à dire des parents transparents. Ah et tu as vu les élèves d'un lycée qui on manifesté, fait grève, lancer des oeufs sur leur lycée parce qu'une rumeur avait couru sur les réseaux sociaux que les vacances d'été seraient réduites ? Une RUMEUR, pas aux infos, pas à la radio, rien, juste un truc sur face de biquette et hop ils ont saccagé leur lycée.