12 mai SSLP (Salutaire Solution du Lâcher Prise) / Coups de gueule (pas toujours justifiés)

De la délation et autres mesquineries quotidiennes…

De la délation et autres mesquineries quotidiennes
Bonjour tout le monde! C’est le printemps! Il fait beau (ou presque), les oiseaux chantent, les vacances sont sur le pas de la porte, c’est merveilleux.
 
Mais avant d’en profiter, une dernière tirade de juin, un dernier « râlage » en bonne et due forme, une crise de nerfs pas du tout hormonale.
 
 
Parlons délation.
Nous avons tous ce/cette collègue pro des déclarations sous couvert d’anonymat, directement à la direction, non?
 
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Pas plus tard qu’hier, ma copine F. (par respect de la vie privée, même les initiales ont été changées, merci de votre compréhension), ma copine F., donc, me disait qu’on l’avait dénoncée pour avoir emprunté l’agrafeuse de son bureau, qu’elle comptait bien ramener le lendemain, c’était pour le travail de sa fille.
Du coup, j’ai passé des coups de fil (tout le monde sait que je parle de mails puisque j’ai une allergie téléphonique aigüe) amicaux et récolté pas moins de 8 histoires (sur 8 coups de fil) du même genre.
 
Pour ma part, j’ai assisté à une histoire semblable cette semaine puisqu’un collègue bien intentionné (et toujours non identifié, mais on se rapproche, parce que nous aussi on a du réseau) a prévenu la direction de certains dires de collègues sur Facebook.
 
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Facebook, la manne à secrets. Tu publies une petit blague? Je ne l’apprécie pas? Bah, plutôt que d’avoir les testicules (on est polis, ici) de te le dire, je vais aller bouder chez le chef.
 
Alors cher collègue (le mien ou le pas mien, ça vaut aussi pour celui de F., de G. de V. etc…), je voulais juste te dire ceci.
  • Si tu demandes encore pourquoi tu n’avais pas d’amis à l’école primaire, maintenant tu sais pourquoi. Personne n’a jamais aimé les cafteurs.
  • Si tu te demandes pourquoi, devant ton miroir, ton propre regard te fuit, c’est parce que tu sais, au fin fond de ton toi profond, que c’est juste tellement petit, ce que tu fais, que ton propre reflet a un peu honte.
  • Ca semble cliché, mais je te rappelle que depuis 1945, ce type de démarche est plutôt has been et a même un temps été considérée comme condamnable.
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  • Rappelle-toi aussi que ton propre chef pense que tu es une petite chose bien peu admirable bien qu’utile et qu’il n’aura, malgré tout, aucune confiance en toi.
  • Et enfin sache que si, de mon côté, je te retrouve, c’est publiquement que je te le ferai, l’affront. Et que je te dirai ce que je pense. Après, si tu veux, tu pourras aller pleurer chez ton chef. Je suis prête à me prendre un blâme pour que tout le monde sache bien qu’au fond de toi se cache un petit collabo qui serait prêt à vendre son voisin pour une miette de pain si la guerre éclatait.
Voilà, braves gens.
Si au fond de vous sommeille une âme de maréchal Pétain, prenez une seconde de réflexion. Rappelez-vous qu’on en a pendus pour moins que ça.
 
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Et maintenant, profitons du soleil.
 
Merci de votre attention.
 
 

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commentaires

Sandrine

2014-05-12 15:07:20
N’enlevez pas votre article Chrys, les commentaires nourriront la réflexion bien au contraire, c’est la démocratie du web, surtout que nos commentaires à vous comme à moi ont de la tenue. Et certes, vous prenez toujours un risque lorsque vous évoquez des sujets aussi sérieux, vous le comprenez je pense. Je suis entièrement d’accord avec vous (si on veut faire un raccourci) : c‘est avec ce type de comportement que peut s’instaurer plus facilement un gouvernement comme celui de Vichy. Et si vous pensez que c’est ainsi que des jeunes pourront s’intéresser à l’histoire, je n’ai rien contre. Sauf les deux remarques que je vous ai faites en toute sincérité : parler d’un comportement ‘has been’ me semble inadapté et évoquer la dénonciation « pour une bouchée de pain » est anachronique dans la métaphore (car cela signifie « pour rien ») alors qu’en contexte cette expression était à prendre au pied de la lettre. J’en termine là et continuerai à lire vos articles avec intérêt. Et si si, je suis une grande fan de Desproges ;)

Sandrine

2014-05-12 14:01:02
Chère Chrys, Je lis souvent avec amusement et complicité vos articles mais j’ai lu celui-ci avec une certaine amertume aux lèvres. Vous avez raison de pointer du doigt les « mesquineries » de certains au bureau et c’est un trait de tempérament tout à fait détestable. Cependant, parce que vous êtes rédactrice et que vous publiez un article public, entre rédactrices, je ne peux que vous conseiller de faire attention à votre vocabulaire et de ne pas oublier le sens profond de l'histoire et le poids des mots. Je ne sais pas quel âge vous avez et comment on vous a enseigné l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale en France, mais il y a comme un décalage dérangeant entre ce que vous « dénoncez » et vos références. Si le mot « dénonciation » a toute sa place dans votre article, le parallèle avec les collabos (mot qui connote à lui seul tout un contexte et une époque) et la délation antisémite me met mal à l’aise. Je suis moi-même rédactrice pour le Mémorial de la Shoah et nous veillons particulièrement à une chose : éviter le penchant ‘moderne’ à tout comparer à la Seconde Guerre Mondiale et à la Shoah. Si vous voulez – puisque tel est votre but et il est tout à fait légitime d’ailleurs – faire comprendre à votre lectorat que la dénonciation est un acte odieux et qu’il peut conduire à des situations plus sérieuses, alors dites-le tout simplement en ces termes. Cela donnera en effet de la gravité à ce que vous brocardez. Mais là, placer la collaboration et le Maréchal Pétain dans un article au ton badin et girly : au lieu de donner de la gravité à l’acte de dénonciation au bureau, cela en ôte à l’histoire de la France sous Vichy. Comprenez-vous ce que je veux dire ? Jusqu’à votre remarque « tu sais, au fond de ton toi profond, que c’est juste tellement petit », tout était parfaitement légitime. Mais ensuite, vous dérapez… Comparaison ne vaut pas raison. Parler d’une démarche « has been » quand on évoque 1945 est tellement léger… Non, les dénonciations façon 1945 ne sont pas juste « has been », elles n’existent plus Dieu merci d’une part (car une fois de plus, il n’y a rien de comparable aujourd’hui) et si tel était le cas, j’ose espérer que vous trouveriez un autre qualificatif plus adapté à la gravité de la chose… Ensuite, juger les français qui ont dénoncé par pur antisémitisme primaire est une chose. Mais vous évoquez ceux qui ont dénoncé « pour une bouchée de pain »… Oui pour une bouchée de pain… à l’époque où les tickets de rationnement se vendaient à prix d’or sous le manteau et où les plus pauvres avaient tellement faim et leurs enfants avec… Qui sommes-nous 70 ans après pour juger, nous qui ne parlons que du prochain régime à faire pour rentrer dans un 36 ??? Ces sujets sont tellement complexes, graves et sérieux qu’ils n’ont, à mon sens, rien à faire sur le Blog fifille d’une jeune femme intelligente comme vous. Bien à vous, Sandrine

mlsre

2014-05-12 13:55:06
Mouaaaaarf! J'ai la même allergie téléphonistique ;-)

Valérie Lecocq

2014-05-12 11:24:23
Ah ben tu dois être contente de la loi "Corbeau" alors ? Ah ben t'en as pas entendu parler pitêt ? Normal ma mie, pour faire passer cette loi, qui établit des procédures extrêmement claires et précises pour dénoncer des manquements à l'éthique au travail de manière anonyme, ils se sont cachés derrière le paravent brumeux de la réforme des carrières des fonctionnaires fédéraux. Du coup, toute l'énergie des acteurs sociaux est passée dans la réforme et la loi Corbeau est passée comme une lettre à la poste. Du coup au bureau tu entendrais bien Enyo Morricone et le petit buisson d'herbes sèches traverser la route devant le Saloon tellement les gens ont peur qu'un ragot se transforme en délation d'ânes honnis. Bises, Val Ps : dis à F. que le vol ne peut pas etre retenu comme motif de blâme s'il n'atteint pas 25 € et jamais sur base de délation d'un collègue, seulement si le "chef" la prend sur le fait, c'est à dire au moment où elle sort du bureau avec son larcin. Arrivée dans la rue c'est fini, on ne peut plus rien prouver ;) (tu as aussi la soluce de balancer l'agraffeuse par la fenêtre mais euh ... enfin voila quoi :))

cassie 400

2014-05-12 08:27:29
Bonjour J'adhère totalement à votre article. J'avoue qu'ouvrir les vannes de la liberté d'expression n'empêche pas d'oublier les droits qui vont de pair. Je vous laisse mon article qui est un petit frère du votre..