22 août Divers

Atomic Blonde : j’ai bien dormi.

J’aimerais que vous notiez déjà que je me suis levée plus tôt rien que pour vous parler d’Atomic Blonde. Ca vous situera l’ampleur de mon urgence à vous prévenir. Oui, parce qu’il s’agissait de vous prévenir avant que vous ne dépensiez votre argent en fait.

Le pitch

On est juste avant la chute du mur de Berlin. Je suis prof d’histoire, ça me parle. Lorraine (Charlize Theron) (si, si, je te jure) est agent du MI6 et est envoyée à Berlin pour traquer les vilains communistes aidée par Percival (James McAvoy). Elle doit ramener une liste d’agents doubles avant que les méchants russes ne la trouvent et se renseigner sur un type. 

Un casting qu’il est trop bien

J’adore Charlize. Sérieux, je pense que c’est une des plus belles nanas de la terre entière, mais on y reviendra. J’adore James McAvoy. Sérieux, je pense que c’est un des meilleurs acteurs actuels (depuis Split, je suis béate d’admiration). Ajoutez qu’il y a John Goodman et en principe, vous faites de moi une femme heureuse. Mais c’est pas ça le problème.

Des images qu’elles sont trop belles

C’est tourné « froid ». Des images glaciales bleutées, une ambiance années 80 néon-pop splendide. Des décors typiques parfaitement maîtrisés. C’est beau à regarder. Mais c’est pas ça le problème.

Une B.O. qu’elle est trop parfaite

A partir du moment où tu as Bowie, les Clash, Queen et toute la bande dans une B.O., a priori, faut se lever tôt pour se louper. Sur ce coup-là, pas de loupage donc. Au début, ça m’a carrément donné un espoir fou. Mais c’est pas ça le problème.

Bon, tu nous le dis, le problème?

Le problème, c’est que c’est de loin le film le plus décevant de cette année 2017. Voilà le problème.

Hormis un défilé de tenues absolument incroyables pour Charlize (j’ai quand même passé le film à chercher les chaussures qu’elle porte dans un des plans- ce sont des Saint-Laurent si jamais), ce film est le plus fouillis du moooooonde.

Alors c’est bien joli d’être une héroïne badass hein, je dis pas, mais en dehors de me donner envie de m’acheter des trench-coats (oui parce qu’elle en met un différent par jour d’enquête, juste au cas où…) ce film m’a ennuyée à MOURIR.

Je n’ai RIEN compris.

Genre là, je ne sais toujours pas pourquoi elle remonte son pull alors qu’elle va quand même les tuer. Et je ne sais toujours pas pourquoi elle dit « j’aurais mis d’autres vêtements » alors qu’elle ne fait pas une tache sur son manteau blanc en zigouillant 12 flics.

C’est le premier film de David Leitch, qui a bossé sur John Wick, et on y retrouve tous les bons éléments mais il s’est clairement attaqué à trop gros pour lui. Mille personnages différents, des Russes, des Allemands, des Anglais, des Français, on ne sait plus qui est qui et qui est dans quel camp. Le sommet étant quand même qu’à la fin de deux heures de film, on sent bien qu’il y a une grosse révélation, sauf qu’on la comprend à peine. D’ailleurs les filles devant moi se sont levées en disant « j’ai rien compris. T’as compris quelque chose toi? ». J’avais envie de leur hurler NOOOOOON PERSONNNNNNE NE COMPREND CETTE DAUBE.

En gros, Atomic Blonde, c’est une ode à la beauté de Charlize, qui prend des poses magnifiques mais pendant deux heures. Après 10 minutes, c’est déjà long. Après une heure, t’as envie de lui jeter des fringues.

Parce que ça y va hein : Charlize à poils devant son bain de glace, Charlize à poils dans sa chambre. Même pour te montrer qu’elle porte un micro t’as droit à douze plans de ses bas résilles…

Et ce côté « trop badass » qui picole et fait des cul-sec est Louuuuuuurd… mon dieu que c’était lourd…

On ajoute à ça une scène de cul lesbien totalement inutile et clairement posée là pour le fun et on a le tableau parfait d’un film qui n’a rien d’autre à dire.

Si on ajoute à ça la voix française (oui, au pire, allez le voir en VO hein), les phrases à deux balles posées avec une voix lente trop sexy grave miteuse, on est carrément dans l’agacement total.

Je ne plaisantais pas non plus quand je parlais des résilles pour le micro.

Et les bagarres? On en parle des bagarres? Vaut mieux parce que, comme il n’y a pas de scénario clair, Leitch s’est clairement replié sur les pan-pan-boum-boum. C’est 75% du film (+20% pour les défilés et les poses, il reste donc 5% pour l’histoire si vous me suivez toujours). Ben c’était nul aussi. Bon, après, on ne demande pas vraiment de la crédibilité dans ces films-là, mais quand même hein.

Cela dit, Atomic Blonde tue quand même plein de gens avec un tuyau d’arrosage, d’autres avec son talon aiguille (alors que moi, j’arrive à le casser juste en marchant, mais elle non) ou avec une porte de congélo… et puis elle évite les balles à bout portant d’au moins 30 tireurs en une heure.

Non, mais sérieusement, j’ai fini par siester un peu avant la révélation finale : elle est dans l’autre camp, ah non elle n’y est pas, au final elle est avec qui? D’ailleurs qui est qui et comment je m’appelle???

Pour terminer…

Atomic Blonde n’a rien d’atomique hormis le dressing de l’héroïne (non, vraiment, si vous aimez la mode, j’envisage carrément de faire un article sur ses tenues qui sont à peu près tout ce que j’ai aimé).

Leitch a voulu faire une super intrigue à tiroirs. Sauf que les tiroirs sont rouillés et on ne peut qu’entrapercevoir ce qu’il a voulu montrer. On se retrouve avec un récit désordonné, incohérent, un rythme irrégulier qui pousse à s’assoupir, bref, un film bien inutile qui était pourtant plein de promesses.

Je n’ose même pas imaginer ce que pourraient comprendre des spectateurs qui n’ont aucune information sur le mur de Berlin etc. Parce que même en ayant étudié le sujet, je n’ai tout simplement rien compris au film.

N’y allez pas. Attendez qu’il soit sur Netflix. Ca ne mérite pas 10€.

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commentaires

Mlsre

2017-08-22 13:45:38
J'adore tes analyses! :o)